Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le monde secret d'Epaume

3 février 2008

La fin

L'envie d'écrire à nouveau, de raconter, et puis bientôt plus l'envie, le silence, la fin. Il restera ici quelques moments éphémères de mon existence, la difficulté à conjurer tourments et tournis de la vie.

Publicité
12 janvier 2008

Le ver dans le fruit

Le ver est-il dans le fruit, le loup dans la bergerie, le malheur dans la tête de l'enfant naissant quand ses parents ne s'aiment pas, quand la maladie de l'un n'est que le ciment du couple ? Je savais déjà que sa vie ne serait pas facile, et quand les troubles se sont avérés, j'ai éprouvé une grande culpabilité au point d'y sacrifier longtemps ma vie propre, mon bonheur personnel. 

11 janvier 2008

Au creux de mes bras

Sous la couette, elle est là, contre moi, corps léger, chaud, rassurant. Un simple tee-shirt et puis plus rien, le nu de sa peau, le tendre de ses fesses, son intimité brûlante offerte à mes mains. De mes bras, je l'entoure, je la serre doucement, je la presse contre mon ventre. On est bien, on est deux, on est un, on ne sait plus trop. Dans la chaleur du lit, on oublie qu'on s'est manqués, beaucoup, longtemps, en secret, dans le silence du soir, dans le noir des nuits. On parle un peu, petites phrases, simples, douceur des mots, tendresse de la voix, et puis bientôt plus rien que sa respiration lente, régulière, légère, elle dort, là dans mon lit, au creux de mes bras. Les muscles tressautent un peu, le corps se détend, s'abandonne, je me dis qu'elle est bien, qu'elle est heureuse. A cet instant, je suis comme un enfant qui tiendrait un trésor dans sa main.

11 janvier 2008

L'émotion fragile

Waiting_for_nothing

Je viens là souvent, je m'assois sur le banc, seul, libre, face au fleuve. Les émotions y sont faciles, douces, fragiles.

9 janvier 2008

Que sont mes amis devenus ?

D'abord il y a cette femme, douce, regard tendre, chaleur du corps que j'aime mais qui est loin, si loin. Il y a mon enfant, tête en jachères, plaine aride, de la tendresse, de la complicité dans le sourire. Et sa mère, le corps comme une montagne, du désespoir plein les idées, le vent qui souffle sur sa vie. Et aussi mes parents, mon frère, ma soeur, ceux qui m'ont construit, qui ont partagé mon nid, présence lointaine, éphémère, protectrice. Et puis j'ai beau réfléchir, appeler, chercher dans les moindres recoins de ma tête, je n'y trouve personne d'autres. Non, je ne suis pas seul dans la vie.

Publicité
8 janvier 2008

L'estran

Elle dit qu'elle est la mer, qu'elle va et qu'elle vient, et puis repart au loin, qu'il ne faut pas lui en vouloir, qu'elle est comme ça. Elle dit que je suis son estran, son doux lit de sable, calme et rassurant. Et que peut-être un jour, qui sait, elle restera.

8 janvier 2008

La corne de brume

Soudain, le silence de la nuit est déchiré par les coups répétés, intermittants, lancinants d'une corne de brume, un bateau qui descend l'estuaire. Y-a t-il du brouillard en cette nuit, un bateau en contresens, des pêcheurs de civelles ? Les hommes sont-ils musiciens, se font-ils plaisir, ont-ils peur en cette nuit d'hiver ? Je suis de l'oreille le bateau mystérieux qui peu à peu s'éloigne, se rapproche de l'océan, traverse la nuit en une douce mélodie.

6 janvier 2008

Trois jours, quatre nuits

C'est comme si soudain on déchirait la paroi du quotidien, comme si on passait de l'autre côté, dans la vie qu'on attendait, qu'on espérait, qu'on se donnera peut-être un jour. Un monde où les heures sont douces, où les émotions coulent lentement, délicieusement, et où l'essentiel est d'être deux. Et quand tout est fini, quand le silence se fait, quand on est seul avec ses murs, on se dit qu'il y aura d'autres jours, d'autres nuits, et déjà l'espoir commencent à germer, à gonfler au dedans de soi.

5 janvier 2008

Le petit cinéma

A l'entrée du cinéma, il y a un tableau noir, les films et les horaires marqués à la craie blanche. Dans la salle du fond, cinq rangées de fauteuils noirs, déco défraîchie, radiateur en fonte en guise de chauffage. Une bande-annonce, une seule, et le film commence. Les fauteuils sont proches, les bras se touchent, les émotions se partagent. En sortant, petite pluie fine, nuit noire, on est seul, on rentre chez soi, on se dit qu'on a partagé un petit moment d'intimité, malgré tout.

27 décembre 2007

Quelqu'un quelque part

J'ai toujours pensé qu'il y avait quelqu'un, quelque part, avec les mêmes envies, les mêmes rêves, la même sensibilité que moi. Je l'ai cherchée, réclamée, attendue, je me suis désespéré parfois, j'ai eu de l'abandon dans les idées. Certaines fois, j'ai demandé la force, le courage, l'espoir pour tenir encore, surmonter seul le quotidien. Et puis finalement, elle était là, elle existait, elle attendait, à 200 kms de chez moi, avec les mêmes peurs, les mêmes envies, le même désespoir.

25 décembre 2007

L'affection

On est là, tous les deux, dans le canapé, après-midi de Noël, à regarder des DVD. Elle a des sourires sur le visage, du rire dans la voix. Parfois, elle s'approche tout près de moi, et puis retient finalement ses gestes. Je crois qu'elle voudrait bien que la serre dans mes bras, ou poser la tête sur mon épaule, et que je lui donne un peu de douceur, de tendresse paternelle. Mais je n'ose pas prendre contre moi, cette fille déjà grande, trop grande pour sa tête, et lui témoigner l'affection dont elle a besoin.

25 décembre 2007

L'envie

J'ai envie qu'elle soit là déjà.
J'ai envie qu'elle arrive comme ça, un peu embarassée, le vêtement, le bagage, les paroles convenues de bienvenue, et puis très vite, la serrer contre moi, refermer notre bulle, lui dire les mots simples, mon coeur, te retrouver, beaucoup manquée.
J'ai envie qu'elle déambule dans l'appartement, qu'elle sorte de la douche, légère, parfumée, séduisante, qu'elle s'asseye dans le canapé, le fauteuil, et qu'elle me regarde de ses yeux doux.
J'ai envie de lire tout contre elle, bien au chaud, bien tout court, dans le silence, respirations légères, bruit des pages, gestes lents.
J'ai envie qu'on parte comme ça tous les deux, de l'envie dans les idées, le film chinois, l'expo de peinture, la campagne morne du matin.
J'ai envie qu'on s'embrasse encore et encore, entre les rayons, sur les trottoirs, près des arbres, dans les fauteuils moelleux, au milieu des gens, sous les regards envieux.
J'ai envie qu'on se photographie, l'un à l'autre, le visage, les yeux, les sourires et puis aussi serrés, enlacés, dans le désir, dans l'envie des corps.
J'ai envie de sourire, de rire, de plonger mes yeux dans les siens, de croiser nos doigts, serrer nos ventres, de la prendre sur mes genoux, gestes tendres, caresses du visage, mots doux au creux de l'oreille.
J'ai envie qu'elle me parle d'elle, qu'elle me raconte, que je lui raconte, quand bien même les mots restent parfois coincés dans la gorge, car nos histoires sont difficiles, douloureuses encore.
J'ai envie qu'on fasse le bilan, qu'on mesure le chemin parcouru, qu'on en rigole maintenant de tout ça, de la folie du début, des mois d'absence, de la génèse de nous deux, du longtemps secret de cette histoire.
J'ai envie de poursuivre, de vivre l'année qui vient, de voir si ça va continuer tout ça, si c'est possible d'être heureux, encore, de vivre longtemps dans cette douceur, avec elle, dans cet amour révélé.
J'ai envie qu'elle vienne, qu'elle soit là.

25 décembre 2007

Au matin de Noël

Je me lève, silence, tic-tac de l'horloge. Par la fenêtre, je vois le gris de l'hiver, brume du ciel, toits d'ardoises, fumée des cheminées. A l'horizon, là-bas, le fleuve, les grands arbres décharnés, boules de gui dans les branches. Je sors sur le balçon, l'air est doux, je suis dans un tableau des romantiques anglais. C'est le matin de Noël, le temps s'est arrêté, il y a de la paix dans l'air. Je suis seul, je suis bien.

25 décembre 2007

Les mots sur le visage

Devant la télé, elle ferme les yeux, elle chante, elle vibre, elle a des mots sur le visage.

23 décembre 2007

Au cinéma

Quand meurt le petit renard, l'émotion coule sur ses jours, elle pleure en silence.

21 décembre 2007

Les amoureux du dessus

Ce soir dans l'ascenseur, les amoureux s'embrassent goulûment, baiser chaud, humide, comme si je n'étais pas là, comme si je n'existais pas.

20 décembre 2007

Un bon début

Elle dit qu'elle viendra quelques jours, qu'on commencera l'année tous les deux, serrés, enlacés, que ce sera un bon début, un heureux présage.

18 décembre 2007

L'absence

Elle ferme les yeux, grimace dans les aigus, dodeline de la tête, elle donne le frison. C'est son jour de gloire, l'audition de Noël, la grande salle, les projecteurs, les applaudissements. On va la voir dans la lumière, passionnée, émouvante. On lui fera des compliments, bien chanté, belle voix, on sera fière d'elle, ma fille, notre fille. On ne parlera pas de difficultés, de retard, de handicap. Mais chaque année, malgré les demandes, les promesses, les engagements, une douleur, une maladie, une fatigue, une colère de dernière minute empêchent sa mère de venir.

18 décembre 2007

Une mère comme ça

Après que sa mère se soit calmée, endormie, que le silence se soit fait, que les mots se soient envolés, elle demande pourquoi elle a une mère comme ça.

17 décembre 2007

La banquette

Je lui montre la médiathèque, lumineuse, aérée, le pan de mur entièrement vitré. Elle furète, file entre les rayons, regarde un peu partout. Elle prend des revues, des DVD, des gros livres, elle parle de l'atmospère des lieux, elle a de l'admiration dans les mots. Tout au fond, au rayon des dictionnaires, des encyclopédies, il y a une banquette, velours noir, art contemporain. On s'assoit, on se serre, on s'embrasse.

Publicité
1 2 3 4 5 > >>
Publicité
Publicité